Libérer sa créativité avec le monotype
Impressions monotypes brutes (estampe 1 et estampe 2)
S’initier à la technique du monotype :
Qu’est ce que le Monotype ?
Le monotype est une technique d’impression sans gravure, inventée par un peintre et graveur italien du 17 ème siècle, Giovanni Benedetto Castiglione. Au lieu de graver sa plaque, il eut l’idée de l’encrer et de dessiner les lumières par retrait de peinture avant de l’imprimer.
Par la suite, cette technique a évolué et a été utilisée par de nombreux artistiques connus et moins connus, de William Blake à Picasso, en passant par Pissaro, Degas et Gauguin pour ne citer qu’eux. Elle est aujourd’hui un mode d’expression d’artistes contemporains tels que Frank Hobbs (artiste américain), Tom Bennett (peintre et graveur américain), Sylvie Thouron (française), Wendy Orville (Américaine)… et beaucoup d’autres !
En quoi consiste le monotype ?
Le montoype consiste à peindre un sujet sur une plaque non poreuse (verre, plexiglas…) et d’imprimer l’image ainsi créée en pressant une feuille de papier. L’impression peut être exécutée manuellement ou à l’aide d’une presse (grosse machine mécanique pour imprimer tous types de gravure). Le sujet ressort de manière inversée. Il s’agit d’un tirage unique – ou presque – d’où le nom de monotype. En réalité, une seconde impression peut souvent être effectuée en humidifiant le papier : l’impression fantôme, plus diaphane que la première. Le nom donné au résultat de l’impression s’appelle l’estampe.
Avec quoi peint-on sur la plaque ?
Plusieurs médiums peuvent être utilisés pour réaliser ces estampes monotypes. Peinture à l’huile, aquarelle, gouache, brou de noix, parfois acrylique (à condition d’être très rapide car elle sèche très vite et ne se réactive pas à l’eau) …. Mais le plus souvent aujourd’hui, on utilise de l’encre typographique (ou encre à gravure). Il en existe à base d’eau et à base d’huile. Un même médium permet de créer différents types d’effets selon la manière dont il est utilisé et les résultats varient bien sûr d’un médium à l’autre.
Comment peint-on sur la plaque ?
Il existe une multitude d’approches pour créer des monotypes. Mais on peut retenir deux approches de base pour peindre sur la plaque :
1 – La méthode soustractive : on recouvre la plaque d’encre sombre au rouleau et l’on réalise le dessin par retrait de peinture, en essuyant la plaque et en révélant les blancs (les lumières). Des allers retours entre retrait et parfois ajout de matière sont ainsi exécutés jusqu’à obtenir l’effet souhaité. Différents outils sont utilisés pour retirer l’encre (essui-tout, pinceau humide, coton tige, baguette de bois…) Ce type de procédé est axé sur le travail des valeurs (tonalités claires à sombres) et de la lumière. Des valeurs de différents niveaux peuvent être obtenus en diluant plus ou moins l’encre.
2 – La méthode additive : on peint son sujet avec des encres colorées sur la plaque vierge. On s’intéresse plus aux masses colorées inspirées du sujet qu’aux contours. Dans la pratique, la méthode additive fait également appel aux deux gestes (ajouts et retraits de matière). Parfois, lorsque la plaque est transparente, on peut glisser en dessous le modèle photographique ou un croquis préalablement réalisé, et peindre par dessus.
Les estampes réalisées peuvent être laissées telles quelles ou peuvent être le point de départ d’une aventure créative en les associant à d’autres médiums.
Explorer les possibilités créatives du monotype :
Le monotype est une technique qui va vous aider à avoir une approche plus libérée et donc plus créative de vos sujets d’interprétation en peinture.
Se laisser surprendre par les effets de hasard pour stimuler sa créativité :
Ce n’est pas une technique qui se maîtrise d’emblée et c’est ce qui la rend intéressante sur le plan créatif. Dans une démarche figurative d’après modèle, il est parfois difficile d’aborder la peinture ou le dessin de façon lâchée. On est souvent cramponné à son pinceau ou crayon pour exécuter de manière consciencieuse des gestes techniques dans un but précis : arriver au résultat escompté. Or, avec le monotype, vous ne pouvez pas anticiper le résultat.
Cette acceptation qu’on ne maîtrise pas tout est libératrice quand on accepte de se prêter au jeu. Tout d’abord, l’image sera inversée après impression et toujours différente de celle laissée sur la plaque. En fonction du papier (son grain, son humidité…) et de l’épaisseur de l’encre laissée sur la plaque, vous obtiendrez des effets inattendus et souvent très intéressants.
A ce titre, la découverte de l’estampe, lorsque l’on soulève délicatement la feuille de la plaque est toujours un moment très excitant. Elle peut s’avérer décevante de rares fois mais rien n’est jamais perdu car chaque impression peut ensuite être retravaillée avec d’autres mediums.
Explorer le potentiel de certaines impressions en les retravaillant avec d’autres mediums :
Ce sont souvent les impressions fantômes qui sont retravaillées car elles sont trop pâles pour être conservées telles quelles et suffisamment lisibles pour être accentuées avec d’autres médiums (crayons de couleur, aquarelle, pastel sec, pastel gras…). Mais une première impression peut également faire l’objet d’un retravail. Il n’y a pas de règle en créativité. Lorsque l’on retravaille une impression monotype, on obtient des résultats très intéressants que l’on n’aurait jamais eu avec un mode de peinture ou de dessin plus direct.
Travailler en série un sujet :
Le monotype permet également le travail en série : un même sujet peut généralement être imprimé deux fois (estampe et impression fantôme) et la marque laissée sur la plaque est souvent encore assez lisible pour être retravaillée avec de l’encre si on le souhaite. L’image peut être ainsi recréée facilement et réimprimée. Les débouchés créatifs sont ainsi infinis.
L’atelier Bulle Créative propose un stage autour du monotype
Si vous souhaitez tester le monotype à l’atelier de Pibrac, j’organise un stage les samedi 24 et dimanche 25 août 2024 (de 14H à 17H) : cette session sera consacrée aux portrait.
Un autre stage les 2 et 3 juillet 2024, organisé dans les Landes, à Léon, avec l’atelier des Oyats, permettra également de tester cette technique les après midis, après avoir croqué sur le vif des paysages dans la matinée.
Ces stages s’adressent aux adultes et ados (dès 14 ans) et est ouvert à tous les niveaux en dessin ou peinture, du débutant aux initiés, voire aux peintres expérimentés qui souhaitent découvrir de nouvelles façons de créer.
Vous trouverez toutes les informations d’ordre pratique sur la page des stages de peinture adultes.